Point d'histoires fantastiques sans loups voyons ! Il fut une époque où on les chassait en Périgord... l'histoire du dernier trappeur de loups de la Double.
Les loups ont longtemps menacé les Doubleauds (habitant de la Double). Malgré les battues, ces bêtes sauvages et souvent affamées semaient la terreur dans le pays. Nul doute que les chasseurs de loups devenaient très vite des sortes de héros locaux lorsqu’ils se montraient avec leur trophée mort à leurs pieds. Leur métier leur donnait, certes, une notoriété, mais aussi un certain confort de vie grâce aux primes perçues pour chaque animal.
Tous les actes de décès des « fauves », selon la terminologie de l’époque, sont dûment enregistrés et conservés aux Archives départementales. En Dordogne, les loups ont été présents jusqu’en 1914. Le dernier animal fut tué à Sarlande en 1929. Ce sont les maires eux-mêmes qui établissaient les procès-verbaux dans lesquels l’animal et la manière dont il avait été tué étaient très précisément décrits. Une loi, votée le 4 août 1884, appelait à l’extermination des loups et les citoyens volontaires se transformaient en chasseurs « de primes ». Il convenait alors de ramener chaque bête tuée avec sa tête et sa peau. Un louveteau rapportait 40 francs, le loup adulte 100 francs, la louve « gestante » 150 francs, la prime pouvait atteindre 200 francs quand le loup s’était attaqué à un humain.
Au coeur de la forêt de la Double
A Echourgnac, repose le dernier chasseur de loups de la Double : Pierre Guibert. Connu dans tout le pays pour ses talents de chasseur, son épitaphe rappelle son activité : « Ici repose Guibert Pierre, décédé le 3 septembre 1906 à l’âge de 92 ans, qui a rendu service au pays pour avoir tué des loups. Priez pour lui ».
On raconte au village que si sa tombe est placée de façon à ce que son corps se trouve dans l’allée du cimetière et non dans l’alignement des autres tombes, c’est qu’il aurait souhaité que l’on « passe sur son corps à pas de loups » !
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