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Margherita et Aurélia

Plasticiennes - Atelier des Facs Similés du Périgord
Lascaux, les artistes de l'ombre

A l'Atelier des Facs-Similés du Périgord, Margherita Occhipinti et Aurélia Tsertsvadze, plasticiennes, vous font découvrir les secrets de réalisation de la grotte de Lascaux IV. Entrez dans cet univers artistique et technique, à la rencontre de ces « petites mains » qui ont contribué à la reconstitution des célèbres fresques préhistoriques...

Margherita et Aurélia
Les artistes plasticiennes de Lascaux 4

 

 

Margherita, entre sensibilité artistique et cohésion de groupe

Une formation en restauration d’architecture
Après des études en restauration d’architecture et conservation des bâtiments, puis une expérience professionnelle en Espagne sur le patrimoine et la peinture murale, Margherita arrive en France et entend parler du projet Lascaux IV. Pourtant peu spécialisée en Préhistoire, elle décide de tenter l’aventure : une opportunité pour cette jeune femme d’origine italienne, mais surtout, l’occasion pour elle de vivre une véritable expérience.


Les artsites plasticiennes de Lascaux 4


Les premiers tests pour Lascaux IV
Tout le monde ne peut pas prétendre à reproduire de superbes fresques préhistoriques ! Pour cela, il a fallu passer des tests. Elle avoue :
« L’essai m’a paru très difficile ! Sur une journée, on devait peindre un morceau de paroi, mais avec seulement une photo en référence. On devait chercher les teintes avec les pigments et reproduire le plus fidèlement possible l’image. Je n’avais jamais peint sur ce type de support. ».
Le support en question, de la résine recouverte d’un « voile de pierre », une technique spécialement créée pour Lascaux IV.


Un travail d’équipe
Le chantier a duré 4 ans. Être présente dès le début a permis à Margherita de participer à toutes les étapes de création. Elle a pu faire du modelage, comprendre les reliefs, la morphologie de la pierre, les moules, la coque en résine, le voile de pierre, puis la peinture.
« J’ai adoré travailler en équipe sur ce projet. Chacun dans son coin, avec son petit morceau, cela paraissait infaisable. Et tous ensembles, nous l’avons pourtant réalisé. Puis une fois dans cette grotte terminée, c’était très émouvant de voir le projet réussi. »
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Les artistes plasticiennes de Lascaux 4

 

Aurélia, un travail technique intense et subtil

Aurélia travaille à l’Atelier depuis 12 ans. Présente pour le projet de Lascaux III, elle a pu revivre cette excitation : réaliser désormais la grotte dans son ensemble.
Visite du Lascaux originel : séquence émotion
Tous ceux qui ont participé au projet de Lascaux IV n’ont pas pu visiter la vraie grotte. Il fallait faire confiance à la 3D, aux projections, aux photos. Une visite a néanmoins été organisée pour les artistes afin qu’ils s’imprègnent de l’ambiance de la grotte pour la faire transparaître ensuite dans la reproduction. Mais pour seulement 20 minutes ! Il fallait donc aller directement aux peintures, pour accrocher les détails, mais Aurélia conserve un souvenir poignant :
« L’entrée en grotte c’était très émouvant ; c’est plus un sentiment, des impressions, des odeurs… et après, on va directement aux peintures, ce pourquoi nous  sommes descendus… »


Chacun son style à Lascaux ?
Chaque peintre a sa « patte » : il était nécessaire d’atténuer le style de chacun des artistes, de le neutraliser pour que l’ensemble soit cohérent.
« Il faut beaucoup échanger et prendre du recul sur son travail pour devenir homogènes. Par exemple, pour l’analyse visuelle. Ce que l’on voit sur une photo, n’est pas forcément la même chose pour un autre. Il était indispensable qu’une autre personne prenne le relais pour atténuer les subtilités. La fatigue joue aussi. On a tendance à forcer les teintes sous l’effet de la fatigue. Et le travail se faisait dans des positions parfois très inconfortables, la tête relevée vers le plafond, les bras en l’air… »

Aurélia, artsite plasticienne pour Lascaux 4

 

Des détails imperceptibles
Les artistes-plasticiens travaillaient tous dans les mêmes conditions de lumière. Une charte de colorimétrie permettait de caler les couleurs. Et il s’agissait de comparer toujours plusieurs images : celles projetées par le vidéoprojecteur, des photos sur papier, sur ordinateur… En recoupant les différentes informations, les peintres arrivaient ainsi à la bonne teinte.
«On avait la tête collée sur la paroi pendant des heures, on voyait tous les défauts ! Un visiteur ne verra jamais les défauts que nous pouvions percevoir. Alors qu'on avait l’impression qu’on ne voyait que ça. Une texture qu’on n’arrivait pas à rendre, une teinte… »

Saurez-vous apercevoir ces petits détails lors de votre prochaine visite à Lascaux IV ?

 

En savoir plus

Visitez la page dédiée à Lascaux, Centre International d'Art Pariétal sur notre site.
Découvrez notre expérience dans les grottes de Dordogne

Crédit photo : Nicolas Ravinaud - NR Photo
Crédit texte : Sèverine Mazières - Mots Nés d’Échanges